Le paradis, enfin presque…

Milieu des années 50, M. Lucas s’installe au n°2 du bloc H des Glaïeuls : « Il n’y avait ni eau, ni gaz, ni électricité. On s’est éclairé à la bougie. Puis tout est arrivé très vite : les voisins et le confort. Il y a eu ce bloc, puis celui d’en face…. On a vu arriver les commerces les uns après les autres : le premier, le bureau de tabac librairie papeterie, les Docks Franc-Comtois, les Économiques, un coiffeur, une boucherie : comme les pionniers américains.

Mais on a déchanté au début. Il y avait un vaste chantier sur lequel se traçaient des sentiers menant aux entrées de l’immeuble. Il fallait aller chercher l’eau à un poste installé chez les italiens qui travaillaient à la construction. Les appartements étaient difficilement meublables, trop vite faits, mal insonorisés, des planchers qui se sont mis rapidement à couiner…Sur la place, c’était presque lamentable parce ce qu’il n’y avait rien, c’était plat, c’était herbeux, c’était bousculé ! Vers l’emplacement qui deviendra la poste, il y avait le vide absolu et au centre un superbe cerisier en fleur. Pour le reste, c’était des monticules et des monticules. Petit à petit, cela s’est arrangé, on s’est demandé ce qu’on pouvait faire : un chemin, une dénivellation, des garages…

On a planté les Tilleuls tout autour, une multitude, des glaïeuls. Ailleurs il n’y avait rien. Mais on avait l’air et l’espace. On était content de trouver ça. ».

Extrait du témoignage de M. Lucas / Parenthèse n°4 (Mars-Avril-Mai 2011)

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