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Extraits du livre

Extrait du chapitre “Palente, son village, sa cité”, “Les villageois de Palente (p. 34)” :

Pour arriver de la ville, il fallait prendre le tram (terminus au pont de chemin de fer, rue de Belfort) et faire encore trois « bons » kilomètres de marche. Des habitations bordaient la rue de Belfort jusqu’à la Croix de Palente, ensuite venaient des maisons dispersées chemin des Courtils, et un immense terrain vague. Il s’agissait du « Polygone », un champ de manœuvres et premier terrain d’aviation de Besançon, qui servait plutôt de pâture à un troupeau de vaches.

Jusqu’en 1950, pour les Bisontins, Palente c’était le bout du monde, et les noms donnés aux différents lieux faisaient sourire, quand ils ne faisaient pas peur : la Combe aux Putains, Bas des Prés, Cul des Prés, Combe aux Chiens, À Traîne- Sachot, Combe à la Gilette, Derrière les Curtils, la Cottote, aux Grands Champs, aux Champs des Planches.

 

Extrait du chapitre “Palente et ses écoles”, “Collège Proudhon (p. 146)” :

Ce fut la dernière construction d’un établissement scolaire pour le quartier. Construit au début des années 70, il a ouvert en septembre 1971. On parle tout d’abord de CES « Palente-Chailluz ». Promise pour la rentrée de 1970, la construction avait été différée en raison de subventions de l’État qui tardaient à venir. Ces subventions étaient en fait subordonnées au chemin d’accès du collège. En effet, le projet initial, présenté par la Ville, prévoyait que ce chemin passât par les terrains du lycée Pergaud. Après accord de l’Inspecteur d’Académie de l’époque, le Préfet souhaita qu’une autre solution d’accès, extérieure au lycée, puisse être trouvée : la raison invoquée, étant l’enclavement du terrain. Les crédits ministériels ne seraient débloqués que si la solution d’un accès indépendant était trouvée. Ce jeu de procédure retarda d’une année la construction et l’ouverture du collège.

Pendant ce temps, les élèves qui devaient aller au CES de Palente-Chailluz étaient accueillis en septembre 1970 dans des préfabriqués du quartier Paul Bert. La presse, les parents d’élèves, les professeurs parlaient, à l’époque, de conditions déplorables et inadmissibles.

La première rentrée eut lieu en septembre 1971.

 

Extrait du chapitre “Palente travaille”, “Les carrières de pierre de Chailluz (p. 247)” :

Après l’incendie de Besançon en 1452, le torchis laissa la place à la pierre de taille, plus solide. L’échine rocheuse de Chailluz fournissait cette belle pierre particulière bleue et jaune (Bajocien).

Dans les bas et les hauts de Chailluz on pouvait compter une quinzaine de carrières qui permettaient d’obtenir de la pierre de couleur bleue et jaune ou gris-bleu avec quelques fossiles. Cette roche, dite « pierre de Chailluz », est un calcaire déposé au secondaire jurassique appelé karstique, il y a 150 à 180 millions d’années. Il s’agit de strates calcaires recouvertes d’humus forestier acidifiant les eaux de pluie de sorte que les fissures de la roche sont élargies par dissolution, favorisant la formation de nombreuses anfractuosités et gouffres et des réseaux souterrains caractéristiques du karst.

La pierre pouvait être taillée pour la maçonnerie apparente ou utilisée brute d’abattage pour la réalisation des fondations, mais aussi employée comme remblais et servir à la fabrication de granulats concassés.

La technique d’exploitation de la pierre par des tirs de mine avait l’avantage de ne pas la fissurer, et d’obtenir une pierre de qualité. Ensuite les blocs de pierre étaient délités avec des coins en bois ou métalliques et des masses pour être travaillés. On obtenait les pierres à bâtir : pierres de taille ou moellons avec des traitements de parements différents appelés taille brochée, éclatée, aplanie, layée, grésée, poncée, obtenus avec des outils manuels (broches, ciseaux, têtus, bouchardes) et actuellement pneumatiques.

Vers 1950, les carrières les plus importantes appartenaient aux familles Locatelli, Chaillet, Vauthier, Bailly-Ferruit, Vieille, Baretti, Dégani, Marron, Varini, Saintot, Pateux-Robert, Simplot, Jeannin-Margellin-Lahaye.